Intoxication par les pommes de terre chez le chien

Dr. Jarek Szczepaniak Vétérinaire de garde

Les pommes de terre crues présentent une toxicité digestive et nerveuse pour le chien.

L’intoxication aiguë se produit essentiellement lorsque le chien vole des pommes de terre crues et les ingèrent.

La pomme de terre cuite, de bonne qualité, ne présente aucun risque pour la santé du chien.

Si la cuisson diminue la toxicité, l’eau de cuisson reste dangereuse. Si l’ingestion est récente (moins de 2 heures), il faut faire vomir le chien et lui administrer du charbon végétal activé (5 ml/kg par voie orale). En revanche, si des troubles nerveux sont présents, il est contre-indiqué de faire vomir le chien.

Gravité : urgence vétérinaire vraie

Tous les ans, environ une dizaine de cas d’intoxication sont signalés en France. Certains sont mortels. D’autres cas d’intoxication au raisin chez le chien et d’intoxication à l’aspirine existent également. La solanine est présente dans toutes les parties aériennes de la plante et dans la peau des tubercules (les pommes de terre). La teneur en produit toxique est particulièrement importante dans les pommes de terre germées ou verdies. Le chien est plus concerné que le chat.

Le pronostic est généralement favorable pour les formes digestives et si la prise en charge est rapide et intensive. Pour les formes nerveuses, le pronostic est sombre.

Principaux symptômes et mécanismes d’action

Comme toutes les solanacées, les pommes de terre (solanum tuberosum) contiennent un alcaloïde toxique, la solanine, dont l’ingestion peut être mortelle.

La pomme de terre crue consommée en grande quantité est par ailleurs responsable de l’ingestion d’amidon cru, peu digestible, qui peut à lui seul provoquer des troubles digestifs graves. L’intoxication est proche de celle provoquée par le pommier d’amour, une autre solanacée (solanum pseudocapsicum).

Chez le chien, la dose toxique est de 30 g/kg de pommes de terre verdies. Les signes cliniques surviennent dans les 2-3 heures qui suivent l’ingestion. L’évolution se fait généralement sur un mode aigu. Chez le chien, les signes cliniques sont dominés par des troubles digestifs :

  • coliques
  • vomissements
  • constipation puis diarrhée sévère et parfois noirâtre
  • hypersalivation

Des complications nerveuses sont possibles : changement de comportement, ataxie, tremblements, mydriase, hypothermie. Les troubles deviennent progressivement plus marqués et en vingt-quatre heures, une paralysie complète s’installe. Un coma de quelques heures précède la mort.

Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans une clinique vétérinaire de garde dédiée aux urgences à l’instar de Vet-Urgentys est indispensable.

Hospitalisation

Souvent nécessaire et même indispensable dans les cas graves. Selon la situation, des examens complémentaires, des perfusions adaptées et un traitement symptomatique seront nécessaires.