Prise en charge des obstructions urinaires félines
Votre chat vient d’être admis aux urgences vétérinaires Vet-Urgentys Toulouse pour une obstruction urinaire, cet article détaille les différentes étapes de la prise en charge et tente de répondre aux éventuelles questions que vous pourriez vous poser.
En quoi consiste la prise en charge ?
En cas d’obstruction, il est urgent de rétablir la perméabilité des voies urinaires pour permettre la vidange de la vessie. Pour ce faire, la pose d’une sonde urinaire est indispensable. C’est un acte douloureux qui se fait donc sous anesthésie générale (sauf cas particulier de chats très affaiblis qui risqueraient de ne pas supporter l’anesthésie) et comporte plusieurs étapes :
- la zone autour du pénis est tondue et désinfectée
- un cathéter est introduit dans l’urètre pour injecter du sérum physiologique et repousser ainsi le bouchon à l’origine de l’obstruction jusque dans la vessie : cette étape est plus ou moins difficile en fonction de la nature du bouchon (bouchon muqueux, calcul, amas de cristaux …)
- une sonde est insérée dans l’urètre jusque dans la vessie, puis suturée à la peau pour rester en place.
- la vessie est ensuite vidangée et rincée.
- un système de collecte est branché à la sonde pour récupérer les urines : il permet d’éviter que le chat soit souillé par les urines et de contrôler la quantité produite.
En parallèle, une perfusion est mise en place pour soutenir la fonction rénale et permettre l’administration de médicaments par voie intra-veineuse (anti-douleurs entre autres).
Quels sont les examens complémentaires nécessaires ?
Étant donné qu’une obstruction urinaire entraîne rapidement une insuffisance rénale, une prise de sang est effectuée pour contrôler les marqueurs rénaux (urée et créatinine) ainsi que le taux de potassium, normalement éliminé dans les urines.
En effet, en cas d’insuffisance rénale marquée, l’hyperkaliémie (élévation du potassium) peut entraîner des troubles cardiaques graves allant jusqu’à l’arrêt cardiaque. Si une hyperkaliémie sévère est mise en évidence, elle doit être traitée rapidement pour limiter le risque cardiaque.
Quels sont les risques et les complications possibles ?
Les risques sont de deux sortes :
- risque anesthésique, majoré en cas d’insuffisance rénale. L’anesthésie gazeuse sous monitoring ainsi que la prise en charge des complications hyperkaliémie notamment permettent de diminuer ce risque, même s’il reste présent comme pour toute anesthésie.
- risque de lésion / rupture de l’urètre ou de la vessie : complications rarissimes mais graves engageant le pronostic vital et nécessitant une chirurgie réparatrice lourde dans la plupart des cas.
Pourquoi mon chat doit être hospitalisé et pendant combien de temps ?
À l’issue de la prise en charge, le chat a donc une perfusion, une sonde urinaire rattachée à un système de collecte et un carcan pour l’empêcher de se lécher et de se retirer sonde et perfusion. L’hospitalisation permet de s’assurer que le débit de perfusion est adapté (et le changer le cas échéant), que la sonde ne se bouche pas et reste correctement en place.
En règle général, la sonde est laissée en place 48 heures, ce qui est un compromis :
- retirée trop tôt, on risquerait une récidive de l’obstruction.
- laissée plus longtemps, elle provoque une irritation et augmente le risque d’infection.
Cependant, cette durée peut être modifiée en fonction de la réponse individuelle au traitement. Au retrait de la sonde, un traitement antibiotique est généralement initié pour éviter les infections urinaires secondaires. Si les paramètres rénaux sont bons (pas d’insuffisance rénale à l’admission ou résolution de l’insuffisance rénale suite au traitement), le chat peut alors rentrer à la maison. Dans le cas contraire, il faudra poursuivre la perfusion.
Comment se passe le suivi ?
Un contrôle 24 heures après la sortie est à prévoir chez votre vétérinaire pour vérifier que le chat urine correctement et poursuivre les traitements (anti-douleur, antibiotiques…).
Un changement d’alimentation est souvent nécessaire pour éviter les récidives à moyen terme, systématiques en cas de présence de cristaux.